David Droubaix | LA CHAMBRE DES REGISTRES

La Chambre des registres, évoque les mécanismes d’inégalités sociales par la confrontation de deux univers : celui de l’esclavagisme, passé et actuel, et celui des administrations modernes, publiques et privées, en charge des déplacements et des migrations humaines.
Plus que la question de la Frontière, les œuvres présentées posent la question de ceux qui la traversent.

> RENCONTRE avec l’artiste les dimanches 3 novembre & 1er décembre 2013

http://daviddroubaix.com/

LA CHAMBRE DES REGISTRES, 2010-2013
Bois et métal, café, câble électrique
Versée sur un bureau, une flaque de café est progressivement réchauffée par un spot accroché au plafond, diffusant progressivement une forte odeur dans son périmètre.
L’installation évoque les mécanismes d’inégalités sociales par la confrontation de deux univers : celui de l’esclavagisme, passé et actuel, par le rappel du café et celui des administrations modernes, publiques et privées, en charge des déplacements et des migrations humaines.

LE LUCCIOLE NON SONO SCOMPARSE, 2013
Bois, moquette, acier, laiton, verre, câble électrique
Une caisse de transport, entrouverte, est disposée contre un mur. Un faible lumière semble s’en dégager. Dans La Divina Commedia de Dante Alighieri (1265-1321), chaque mauvais conseiller politique est rendu en enfer sous la forme d’une luciole, condamnée à porter sa lumière comme une brûlure, dans le noir, loin de la lumière plénière du Paradis.
Pier Paolo Pasolini (1922-1975), figure de la résistance artistique, constatait et dénonçait en 1975 dans Il vuoto del Potere In Italia (Le vide du Pouvoir en Italie) l’inversion de ce rapport et l’avénement de l’esprit de consommation en Italie : les propagandistes fascisants et la consommation sont désormais sous les feux de l’attention et les résistants peinent à émettre leurs signaux contre les oppressions religieuses et politiques, phénomène encore visible de nos jours.
En s’approchant pour identifier la source de la lumière, le spectateur s’aperçoit que la caisse est une bibliothèque couchée sur le flanc, contenant un lustre. La lumière, métaphore filée du savoir et de l’héritage du XVIIIe siècle européen se reflète sur le pan escamotable de la caisse.
Le titre, en italien, est un renvoi direct à la pensée pasolinienne et de l’étude qu’en a fait Georges Didi-Huberman : les lucioles n’ont pas disparue. Elles disparaissent parce que nous restons à notre place qui n’est plus la bonne place pour les apercevoir.

LE CAPITALE VA A PLUS DE CAPITAL, 2013
Tissu, acier, pierre
Un pantalon de type jean est maintenu au mur par le poids d’une barre d’acier.
Le type même de l’objet manufacturé produit dans un pays au faible coût de main d’œuvre est à la fois fixé et maintenu par le poids de la tige d’acier carrée qui soutient métaphoriquement l’objet, sa production et le système économique qui l’accompagne.
Dans une des poches, une pierre est à demi-enfouie: symbole d’une révolution avortée ou d’une révolte à venir ?
L’ensemble évoque la stabilité d’un système ploutocratique qui maintient les inégalités sociales entre les pays et les individus.

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